COMMUNIQUE DE PRESSE

OUVERTURE D'UN NOUVEAU LIEU D'ART CONTEMPORAIN A IXELLES


art stories | gallery, nouvel espace dédié à l'art contemporain, installé 73, avenue Louis  Lepoutre à Ixelles, est à la fois un lieu d'exposition, de rencontre et un lieu de création étant donné que Malika Es-Saïdi, sa fondatrice, est elle-même artiste et que son atelier est situé à l'arrière de la galerie. Atelier et galerie ont pour vocation de coexister et d'échanger. Pour Malika Es-Saïdi, "dans sa genèse, le lieu lui-même est une expression artistique, un genre de performance en temps réel et à taille humaine."


L'EXPOSITION INAUGURALE AMINA REZKI & ARIE MANDELBAUM


L'exposition d'ouverture d'art stories | gallery est consacrée au duo Amina Rezki et et Arié Mandelbaum. Elle est accessible du 27 octobre au 22 décembre 2017.

Depuis l’enfance, Amina Rezki aimait dessiner. À 18 ans, bravant sa mère, elle étudie avec brio la peinture à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Mais une autre carrière s’impose à elle au fil de pas moins de huit heureux événements. C’est une mère dévouée qui ne ménage pas ses forces. Au point qu’il ne lui en reste plus assez pour sa passion. Près de quinze ans plus tard, c’est une crise existentielle qui la sauve et la ramène à son art. À l’Académie d’Uccle, elle est remarquée et encouragée par deux de ses professeurs, eux-mêmes artistes, Etyen Wéry et Arié Mandelbaum.

C’est ce dernier qui lui donne l’opportunité de disposer d’un atelier, “un lieu à soi”, comme dirait Virginia Woolf. Une occasion unique de rattraper le temps, non pas perdu, mais qui a bien failli aspirer à jamais ses rêves de création. Ce que Claire Stoullig interprète comme “une violence faite à soi-même”. “Pas étonnant, poursuit-elle, que la plupart de (ses) tableaux témoignent d’une recherche sur la figure, un portrait souvent non identifié”.

Mais ces portraits ou autoportraits, qui échappent à une représentation figée, traduisent aussi une résistance/réminiscence de l’interdit de la figuration humaine, encore présente dans la tradition musulmane. Une transgression qui cède le pas dans le travail d’Amina Rezki à la reconquête, par couches successives, de l’image déliquescente du père. Celui-ci, disparu trop tôt, après l’avoir arrachée, dans les années ‘60, à son pays d’origine, le Maroc. Même si c’était pour lui offrir un avenir meilleur en Belgique.

En miroir, Arié Mandelbaum, d’origine juive polonaise, partage cette “expérience du déracinement” qu’évoque pertinemment Serge Meurant dans son texte (voir livret-catalogue de l'exposition), lui qui suit l’artiste depuis 1977.
Mais un déracinement entaché d’une violence inhumaine, la Shoa. Un thème récurrent dans l’oeuvre d’Arié Mandelbaum. Mais sa représentation, chez lui, n’est possible que grâce à un procédé suggestif. “En montrer plus serait indécent”, dit-il. Une oeuvre paradoxale. À la fois dure dans sa thématique (l’anéantissement, le devoir de mémoire, ...) et d’une douceur diaphane dans son traitement.

Les œuvres de couverture du livret-catalogue de l'exposition, l’interprétation de l’Origine du monde d’Arié Mandelbaum et l’homme aux mains entravées de fil rouge d’Amina Rezki, constituent l’amorce de ce dialogue. Un avant-goût de la rencontre de ces deux artistes généreux lors de l’exposition inaugurale d’art stories | gallery.

Malika Es-Saïdi, fondatrice d'art stories | gallery, octobre 2017


À PROPOS DU LIEU


art stories | gallery propose à l’amateur et aux curieux de faire l’expérience de l’art à travers des rencontres. À l’origine de ce projet, Malika Es-Saïdi, une femme dont l’ambition a toujours été d’ouvrir un espace d’exposition de ce type, où un dialogue entre les artistes serait possible. Lorsqu’elle évoque le concept de la galerie, elle parle, en toute discrétion et en toute modestie, de construire « une petite histoire de l’art ». Pas la grande, celle des livres ou des lignes du temps, mais celle qui se partage entre quelques personnes, qui se murmure à l’aide de quelques mots, à travers un échange de regards. Le dialogue entre les œuvres, entre les artistes et entre les spectateurs, voilà ce que cherche à composer Malika Es-Saïdi.

Pour elle, l’art se conjugue toujours avec un partage. Si l’écrit et la parole ne peuvent être scindés de l’expérience artistique, c’est sans doute parce qu’elle a, au cours de ses nombreuses vies, été journaliste et réalisatrice de documentaire, avec, notamment, un premier film primé au Festival « Filmer à tout prix » : « La vie rêvée de Marino », l’histoire d’un artiste travesti. Son besoin d’expression, qu’elle définit comme « explosif », a pris des formes multiples : il s’est déployé à travers l’écrit, l’image, mais également au sein d’une pratique artistique personnelle (photographie conceptuelle, collage, vidéo, installation). Son atelier est d’ailleurs situé à l’arrière de la galerie, comme si elle avait voulu, en ouvrant son espace au public, laisser son art se dévoiler au grand jour.

Passionnée par les histoires, la sienne est également singulière. Issue de l’immigration marocaine ( ses parents arrivent en Belgique à la fin des années ’60), d’origine berbère, elle commence par étudier, à l’ULB, la philologie et l’histoire orientales. Sa recherche d’identité s’est toujours associée à une volonté d’universalisme. Refusant les étiquettes, elle fuit les ghettos culturels, sociaux, religieux et politiques, tous synonymes de censure. À la définition figée de l’individu, elle préfère le mouvement incessant de la quête de soi, traçant sa voie hors des cadres et des conventions. Sa sensibilité la pousse ainsi à œuvrer en faveur de la différence, en échappant à l’impasse du clivage qui sévit dans le monde actuel.

Dans ce contexte, c’est l’art qui offre, selon elle, le plus de liberté. Lieu singulier, art stories | gallery entend porter à la fois le message des artistes et celui du visiteur, tissant entre toutes ces voix un lien secret. Cette histoire partagée, celles des hommes et des femmes, qu’ils soient artistes ou non, c’est bien celle qui se raconte entre les murs du numéro 73 de l’avenue Louis Lepoutre à Ixelles. Ne cachant pas son ambition pédagogique, Malika Es-Saïdi tient à jouer, en ce cadre, le rôle de l’intercesseur. Bien sûr, l’art parle de lui-même, mais il importe également de le faire parler "et surtout d’en parler avec les autres", ajoute-t-elle.


EN PRATIQUE


Exposition amina rezki & arié mandelbaum, un lieu, deux artistes, trois histoires

Dates
27|10 > 22|12|2017

Lieu art stories | gallery
73, avenue Louis Lepoutre à 1050 Bruxelles (Ixelles)

Horaire
De jeudi à samedi, de 14h00 à 18h00 ou sur rdv

Contact art stories | gallery
malika.es.saidi@artstories.be - 32 (0)476 91 29 57

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